A Copenhague, le cycliste est roi et tout s’adapte à lui. Par exemple, les feux des grandes avenues sont synchronisés afin qu’une personne roulant à 20 km/h les passe tous au vert. Mais, ce vendredi 1er juillet, les meilleurs spécialistes risquent de descendre la Norregade – une rue centrale – à plus de 55 km/h lors d’un contre-la-montre tracé dans les larges rues de la capitale danoise pour lancer ce Tour de France 2022.
A cette vitesse, le pont de la reine Louise est très vite traversé. Quarante-deux mille vélos circulent quotidiennement sur la voie cyclable la plus fréquentée au monde. En civil, le coureur danois Michael Morkov l’emprunte parfois avec ses deux enfants. Vendredi, il pédalera sur son vélo de contre-la-montre avec son maillot de la Quick-Step.
Selon le Danois, sa capitale ne fait jamais que refléter la culture de son pays. « Chez nous, vous recevez un vélo pour vos 3 ans, vous allez à l’école avec et c’est souvent le moyen le plus rapide et pratique pour se déplacer », résume celui qui réside à Copenhague avec sa famille après quelques années d’« exil » en Italie, en début de carrière.
« La ville la plus cyclable du monde »
Le cycliste se dit « fier » de voir sa commune mise en avant avec ce grand départ. La formule a été toute trouvée pour ses promoteurs : « La ville la plus cyclable du monde pour la plus grande course du monde. » Et elle ne l’a pas volé. « Les Français ont une vision de ce qu’est une ville cyclable qui s’arrête à Amsterdam. Oui, Amsterdam a été pionnière en la matière, mais toutes les études placent Copenhague en tête sur la question de la cyclabilité », insiste Clotilde Imbert, directrice France de Copenhagenize.
Cet organisme danois conseille les métropoles qui souhaitent développer la pratique de la petite reine chez elles. « J’ai fait découvrir Copenhague à des délégations de Bordeaux et Montpellier et tout est apparu simple, organisé et sécuritaire. A leur retour, ces agglomérations ont pris des décisions qu’elles n’auraient jamais prises sans ce voyage. Quand on roule quelques jours à Copenhague, on se projette dans le futur d’une ville du vélo. »
Quand la faillite favorise le tout vélo
Un futur qui ressemble au présent des Copenhaguois. En 2019, Copenhagenize a étudié les données fournies par 130 villes. Verdict ? « CPH » (son surnom) écrase la concurrence avec 62 % des trajets quotidiens intra-muros se faisant à bicyclette. Amsterdam est très loin du maillot jaune danois avec ses 36 %.
Autres chiffres, la ville compte davantage de vélos que d’habitants (736 600 contre 638 117). En effet, certains en possèdent deux voire trois, à l’image de leur maire, Sophie Hæstorp Andersen. « J’en ai un de course pour rouler avec mes amies et deux autres pour ma vie de tous les jours, confie l’élue. Le vélo fait partie de la vie de tous les habitants chez nous ! Chaque jour, nos concitoyens le prennent pour aller à l’école, au travail, pour les loisirs. Lors de la dernière décennie, on a investi plus de 100 millions d’euros dans les infrastructures cyclistes. »
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